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Bénévolat : rencontre avec des gens au grand cœur

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Photo : Sandra Tsakem a décidé l’an dernier d’offrir par ses propres moyens 165 cadeaux pour les enfants malades au CHUS.
Cynthia Dubé Par Cynthia Dubé
cdube@estrieplus.com
Vendredi le 20 avril 2018

Un Sherbrookois sur cinq fait du bénévolat, ce qui représente environ 40 000 personnes. À l'occasion de la Semaine de l'Action bénévole, EstriePlus.com a voulu rendre hommage à quelques personnes au grand cœur qui n'hésitent pas à donner du temps pour différentes causes.

Que ce soit au quotidien, de façon hebdomadaire ou de manière ponctuelle, environ 40 000 personnes font du bénévolat à Sherbrooke, ce qui totalise presque six millions d'heures données à la population sherbrookoise chaque année, tous secteurs confondus. Malgré ces chiffres qui peuvent paraitre impressionnants, le Québec se classe presqu'au dernier rang au pays en ce qui a trait au nombre de bénévoles actifs.

« Le Québec se trouve dans les dernières provinces en ce qui a trait au taux de bénévolat, affirme Katherine Levasseur, directrice du Centre d'action bénévole de Sherbrooke. Les organismes n'auront jamais assez de bénévoles et tous les secteurs sont aux prises avec un besoin de relève. La demande a beaucoup augmenté ces dernières années, en raison entre autres des coupures dans les subventions données aux organismes. »

À Sherbrooke, si du jour au lendemain tous les bénévoles arrêtaient de donner de leur temps, on aurait à créer 3 300 emplois à temps plein pour offrir les mêmes services à la population, selon Mme Levasseur. Les bénévoles sont donc extrêmement importants dans notre société, que ce soit dans le domaine de la santé et des services sociaux, du sport, de la culture, des loisirs ou du milieu scolaire.

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les personnes de trente ans et moins sont celles qui font le plus de bénévolat. « Elles font moins d'heures que les soixante ans et plus, mais elles sont plus nombreuses à faire du bénévolat de façon ponctuelle », précise Mme Levasseur.

Certains jeunes impressionnent grandement par leur générosité. C'est le cas de Sandra Tsakem, âgée de 18 ans. Arrivée du Cameroun en 2015, elle s'est immédiatement impliquée auprès de la Fondation du CHUS, en tant que bénévole. Au cours des trois dernières années, on a aussi pu voir la jeune femme remplir des boites de nourriture pour les Paniers de Noël de la Fondation Rock-Guertin et offrir des câlins aux enfants, dans un déguisement de sapin vivant, lors de la parade du Père Noël au centre-ville.

Élève à temps plein au Centre Saint-Michel et employée à temps partiel chez Chocolat Lamontagne, Sandra a décidé l'an dernier d'offrir une panoplie de cadeaux pour les enfants malades au CHUS; pas moins de 165 jouets tous neufs, d'une valeur de presque 1 000$.

La jeune femme est bien loin d'être riche, mais contrairement à la plupart des jeunes de son âge, elle préfère donner ses économies à ceux qui en ont besoin plutôt que de courir les magasins. « Puisque je travaille chez Chocolat Lamontagne, j'ai acheté du chocolat pour 600 $ que j'ai revendu en faisant du porte à porte. Avec les 165 jouets achetés, j'ai fait des cartes de souhaits personnalisés pour chaque enfant. »

Et pourquoi se donner autant pour les autres? « Lorsque je donne, je reçois bien plus que vous pouvez imaginer! Ce que je reçois, c'est du bonheur et une belle fierté de voir les gens heureux. Je préfère donner que d'être dans une prison dorée », répond celle qui a fréquenté l'école Du Phare avant de venir compléter son secondaire au Centre Saint-Michel. « C'est à l'école Du Phare qu'on m'a encouragé à faire du bénévolat », précise-t-elle.

Toute cette grande générosité a valu à Sandra le Prix jeunesse de la Fondation du CHUS, lors du récent Gala des bénévoles 2018.

Samuel Brien fait aussi partie des autres jeunes qui sortent du lot par leur implication bénévole. Élève de secondaire 5 au Séminaire de Sherbrooke, Samuel a créé l'an dernier à son école l'événement Ensemble pour elles, qui vient en aide à la Fondation du cancer du sein du Québec. Plus de 2 000$ avaient été amassés. Une deuxième édition aura d'ailleurs lieu le 23 mai prochain.

Samuel a eu l'idée de créer cet événement pour offrir du support à une de ses enseignantes atteinte du cancer du sein. « J'ai voulu l'aider et changer les choses à ma façon. Lors de la journée Ensemble pour elles, les élèves sont invités à porter du rose et à donner 2 $, explique Samuel. L'année prochaine, pour la troisième édition, je veux inclure d'autres écoles de Sherbrooke dans ce projet », poursuit celui qui s'implique aussi en tant que bénévole dans plusieurs activités sportives et parascolaires de son école.

À chacun sa cause

Chaque personne qui offre de son temps de manière bénévole a une cause qui lui tient particulièrement à cœur. Chaque personne à ses raisons. Caroline Larocque-Robineau est bénévole pour la Fondation Mira depuis de nombreuses années. Il y a huit ans, elle a ajouté une cause à ses activités de bénévolat; la Société canadienne de la sclérose en plaques.

« Il y a huit ans, on m'a annoncé que j'étais atteinte de la sclérose en plaques, indique Caroline. Je m'implique toujours pour Mira, mais je donne aussi beaucoup de mon temps pour la Société canadienne de la sclérose en plaques, que ce soit lors de la Marche de l'espoir ou pour la Campagne de l'œillet, entre autres. Je garde l'espoir de recevoir un jour un appel de mon médecin qui m'annoncera qu'on a enfin trouvé la pilule pour guérir la sclérose en plaques! J'ai vraiment espoir qu'on trouvera un traitement. »

Lise Quenneville, 70 ans, et ses amies à la retraite, font du bénévolat à la Fondation du CHUS depuis plus de 25 ans. Mme Quenneville qui travaillait pour la compagnie Bell, a eu la chance de prendre une retraite hâtive à l'âge de 45 ans et fait depuis du bénévolat pour la Fondation. Consciente de sa chance, elle considère qu'il est normal de redonner à la société. Pendant de nombreuses années, elle et ses consoeurs offraient environ six heures par semaine à la Fondation. Aujourd'hui, elles se rendent à la Fondation toutes les deux semaines.

« C'est notre façon de redonner à la société. On a le temps et on est en pleine santé. C'est un réel plaisir pour nous. On s'amuse énormément dans notre travail, mais je peux vous assurer que nous sommes rapides et précises! », indique Mme Quenneville, qui fait équipe avec entre autres Ghislaine Young, Carmen Paré, Maureen Leclerc et Marie-Thérèse Girard.

Du personnel impliqué dans leur école

Marie-Hélène Doyon enseigne l'histoire et la géographie au Salésien. Elle n'hésite jamais à donner de son temps pour des levées de fond et diverses activités de financement pour l'école.

« En général, les enseignants au Salésien sont très impliqués bénévolement, indique Mme Doyon. Pour ma part, je fais du bénévolat depuis une dizaine d'années. C'est important pour moi d'aider les élèves qui ont moins de sous à amasser de l'argent pour le financement de leurs études ou autres activités. J'ai l'impression de me sentit utile, de redonner à la société un peu de cette chance que j'ai eu de grandir dans un beau milieu. J'espère pouvoir rendre le monde autour de moi meilleur », poursuit celle qui s'implique aussi auprès du comité de La Jeune Société.

Prochaine activité de bénévolat pour Mme Doyon? Le Souper aux crabes, ce samedi, organisé au profit de la Fondation du Salésien.

Pour sa part, Sylvain Raby travaille à l'école Montcalm depuis 32 ans en tant qu'imprimeur. Aujourd'hui président de la Fondation Montcalm, M. Raby a touché pratiquement à tout; comité social, voyages humanitaires, spectacles de Noël et de fin d'année, levées de fond, et encore.

« Je ne travaille pas à Montcalm, je m'amuse! Je me serais ennuyé à mourir si je n'avais fait que de l'imprimerie. Le fait de m'impliquer dans l'école m'a permis d'être plus créatif, en plus de bonifier mes journées de travail. Lorsque je rentre au travail, je suis heureux! »

Pendant plus de dix ans, il a créé en compagnie de l'enseignante en arts plastiques Brigitte Rouillard, les décors des différents spectacles présentés par les élèves de l'école. Aujourd'hui encore, il s'implique à fond dans les spectacles, que ce soit au niveau de la vente de billets, de la création des affiches et de l'accueil.

En tant que président de la Fondation Montcalm, il organise et prend part à de nombreuses activités dont le Souper des chefs, qui en sera cette année à sa deuxième édition (27 avril). En tout, il donne environ dix heures de son temps par semaine pour l'école Montcalm. « J'aime mettre ma touche personnelle, partager mes idées, m'investir et toujours améliorer les choses. Tous les bénévoles ici ont l'école Montcalm tatoué sur le cœur! »

Engagé dans différentes activités depuis son adolescence (il a même été président de son école secondaire), Sylvain Raby s'implique aussi bénévolement pour la Ville de Sherbrooke. Il fait partie du comité Animation centre-ville Sherbrooke depuis deux ans et vient d'accepter de siéger sur le comité de sécurité de la Ville, présidé par la conseillère Danielle Berthold. 

Envie de faire du bénévolat ou d'en savoir plus ? Visitez www.cabsherbrooke.org.

Photos dans le texte: 

1. Sandra Tsakem, lors de la parade du Père Noël

2. Samuel Brien, élève au Séminaire de Sherbrooke

3. Caroline Larocque-Robineau en compagnie de l'animatrice à Énergie 106,1 Géraldine Lamarche

4. Les bénévoles Réjeanne Tanguay, Lise Quenneville, Moreen Leclerc, Ghislaine Young et Denise Bergeron. 

5. L'enseignante Marie-Hélène Doyon, entourée de ses collègues Tina Bizier et Philippe St-Laurent

6. Sylvain Raby (à gauche) en compagnie de Bernard Bonneau, fondateur de la Fondation Montcalm     


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