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Portrait de la semaine: le bédéiste Richard Forg

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Photo : Parmi les invités du magazine culturel «Arts d’œuvres», on retrouve cette semaine le bédéiste (Richard) Forg (ues). (Photos Perry Beaton)
Sylvie L. Bergeron Par Sylvie L. Bergeron
Samedi le 8 juillet 2017

Parmi les invités du magazine culturel « Arts d'œuvres » diffusé à l'antenne du 95,5 FM les samedis et les mardis de 13 h à 15 h, on retrouve cette semaine le bédéiste (Richard) Forg (ues). Enfant chéri de Sherbrooke, la profonde, le principal intéressé a grandi dans le dessin comme d'autres baignent dans la musique ou nagent dans le théâtre. Son parcours est inusité et se déroule en séquences: il a pour trame de fond des phylactères à la fois teintés de poésie, d'ironie et de bonhommie.

Sans doute a-t-il été influencé par le regretté Richard Langlois. Homme de peu de mots mais de beaucoup de lettres, celui-ci enseignait au Cégep de Sherbrooke et partageait avec qui voulait l'entendre sa passion pour le 9e art. Grâce à lui d'ailleurs, on a vu naître le tout premier cours de bande dessinée au Canada, instauré en 1970, lequel a été officialisé par le Ministère de l'Éducation pour tous les collèges du Québec en 1973. Le corpus portait alors sur la bande dessinée américaine et européenne, avec une nette propension pour les histoires de Tintin.

Devenu consultant pour les distributeurs québécois des maisons d'édition Casterman, Dargaud, Dupuis, Lombard et Glénat, cela lui aura permis de rencontrer les auteurs de renommée qui effectuaient leur premier voyage en Amérique : Uderzo, Goscinny, Gotlib, Giraud, Mézières, Bretécher, Charlier, Franquin... Puis, comme tout bon professeur et passeur de culture, de transmettre par la bande les rudiments de cet art populaire aux bédéistes de Sherbrooke et de l'Estrie.

Si bien que Forg a emprunté le chemin des grands. Qui des personnages d'Astérix, de Spirou, de Lucky Luke, de Gaston Lagaffe, de Charlie, d'Achille Talon, de Mafalda, de Mortimer ou de Micky Mouse, l'aura le plus influencé ? La question se pose encore aujourd'hui, même si depuis il a développé son propre dessin, sa propre facture, voire un style unique.

Les illustrateurs, dessinateurs, scénaristes, auteurs, artistes et bédéistes qu'il a fréquentés autour du regroupement BDEstrie dans les années quatre-vingt-dix, sont venus néanmoins confirmer sa voie. Dans la veine heureuse des Benoît Laverdière, de Pierre-Yves Clerson, Paul Lebrun, Richard Houde, Sébastien Denis, Al Flag, Richard Gendron, Dario, Mario Bergeron, Yves Denoncourt, Serge Malenfant, Patrice Desgreniers, Daniel Shelton, pour ne nommer qu'eux-autres, il a pu peaufiner son doigté en participant lui aussi à la défunte revue Pignouf et aux albums de BDEstrie.

Comme Madame Bou, Gérard Foucault, la vieille fille Coderre ou l'archevêque de l'Est, Forg est un personnage en soi de Sherbrousse. Après avoir fréquenté le Grand Séminaire, où il a rencontré Garou, pour qui il a réalisé en 2002 un épisode bd au titre évocateur, Garou la menace fantasse, il n'a cessé de se balader d'une histoire à l'autre, d'une bulle à l'autre.

La plus récente, parue en 2016, lui a demandé quatre ans de patience. Car il faut dire que l'auteur des désormais célèbres Silicon Horizon, édités chez Tundra, pratique maintenant la bande dessinée en dilettante, lui qui a travaillé pour Walt Disney et aujourd'hui pour Ubisoft. Le storyboard intitulé Le Jardin des Molson a été publié à compte d'auteur, après une longue campagne de sociofinancement.

En clair-obscur, il s'agit ici d'une mise en dessin d'un scénario inabouti que le cinéaste Pierre Falardeau, décédé en 2009, n'a pas eu la chance de concrétiser. Le texte a été toutefois publié à titre posthume, sur assentiment de la famille du défunt.

L'action se déroule dans les tranchées de la Grande guerre, celle de 14-18, bien sûr, au cours de laquelle des Canadiens français vont se battre dans un face-à-face avec les « Boches ». Dans cette publication de 414 pages, alors que Forg en fait les siennes, on reconnaît très bien les préoccupations identitaires et de dénonciation sociale de Falardeau. C'est un récit historique très ciblé, dans une harangue langagière percutante, avec des thèmes à controverse, tels que le culte du bilinguisme, la servitude à l'argent, le courage des volontaires, la peur des conscrits, l'horreur de la guerre...

Le personnage central est originaire du village Les Boules de 400 habitants, dans la MRC de Mitis, près de Mont-Joli, au Québec. Avant de se retrouver sur les champs de bataille, Jules Simard entretenait le jardin de la résidence d'été de la famille richissime des Molson. Ses frères d'arme, une quinzaine, issus de différents milieux, certains enrôlés volontairement, d'autres plutôt conscrits, sont chargés d'occuper un poste avancé qu'on peut supposer en Normandie. Mais ils découvrent un peu tard que les Allemands sont en train de creuser une mine sous leur position. La mort pouvant survenir à tout moment, ils se serrent les coudes, parlent de leur vie, de leurs rêves et souvenirs.

Voilà une lecture, en dessins et en mots, qu'on se mettra sous la dent cet été. A la veille du centenaire de la fin de la guerre en 2018, il nous semble pertinent dès maintenant de prendre le temps de se souvenir! Cet album est disponible sur le site : www.jardinierbd.ca, lequel propose aussi des clips-vidéos.

Ce mardi 11 juillet, la bande à Sylvie reçoit les gens du Festival CinéVue, de la Maison des arts et de la culture de Brompton et de Traces et souvenances pour la pièce « Réinventer la bête ». En prestation musicale, Musiques à bouche, Karine Lizée et Virginie B. Dès 17 h 30, sur la terrasse du Loubards.

 

 


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