De moins en moins de surfaces du centre-ville de Sherbrooke sont
vandalisées à l'aide de graffitis. En effet, le nombre de signalement est passé de 94 en 2014 à 66 en 2015. Les plaintes formelles au Service de
police de Sherbrooke (SPS) sont aussi à la baisse, de 21 à 10.
Le Comité tags et graffitis de la Ville de Sherbrooke estime
que ses efforts de sensibilisation auprès des artistes graffeurs portent leurs
fruits. S'il en coûtait près de 100 000 $ pour nettoyer en 2011, les
besoins se situent aujourd'hui autour de 50 000 $. Une nette économie pour
la Ville.
« Les zones désignées sont pleines de graffitis et de
tags et c'est ce qu'on voulait, explique la conseillère municipale et présidente
du Comité tags et graffitis, Chantal L'Espérance. Pour la Ville, c'est moins de
surfaces à nettoyer chaque année. Les murs désignés permettent aussi aux gens
de connaître cet art du graffiti. »
Pour Mme L'Espérance, la répression et le nettoyage sont des
solutions à court terme et tout est toujours à recommencer. Selon la
conseillère, les efforts doivent plutôt être faits en amont, en valorisant cet
art urbain et les artistes qui le pratiquent.
« On envoie aussi le message aux commerçants, ajoute
Mme L'Espérance. Un mur qui n'est pas nettoyé est en quelque sorte une
invitation. Il y a des artistes qui sont prêts à réaliser une murale permanente
au lieu de toujours payer pour du nettoyage. Ceux qui ont opté pour cette
solution en sont bien contents parce que le problème est réglé. »
Une programmation d'art
urbain haute en couleur
Le Comité tags et graffitis lançait également mercredi sa
programmation estivale. Plusieurs nouvelles initiatives sont au menu pour faire
découvrir l'art urbain aux Sherbrookois et mettre en valeur tout le talent des
artistes.
Le festival Amalgam revient pour la 4e année
consécutive en présentant une pléiade d'artistes qui réaliseront leur art sur
des murs du centre-ville. Le festival se tiendra en même temps que Bouffe
ton centro, les 1er et 2 août. Les visiteurs pourront découvrir une nouvelle vision, très
colorée, de leur centre-ville.
L'artiste sherbrookois Nicolas Lareau récidive et signera le
10 août une nouvelle murale au 800, rue des Pompons, dans l'arrondissement de
Fleurimont.
Le 15 août, « L'Intervalle » de l'arrondissement de Brompton offrira quant à elle un atelier d'initiation aux graffitis à une
douzaine de jeunes. Ils seront amenés à découvrir l'art urbain par une sortie
de groupe accompagnée d'un artiste-guide.
Le Symposium d'art mural de Sherbrooke présentera une
performance artistique réalisée sur une pellicule de celluloïde le 22 août
prochain, au Marché de la Gare. Utilisée ailleurs dans le monde, cette pellicule
confère à l'œuvre transparence et luminescence.
Soyez alertes : partenaire de longue date de la
diffusion de l'art urbain, Estrie Aide possède maintenant sa propre murale.
Elle se promène partout dans la ville, sur un des camions de l'organisme. Il s'agit
de la première œuvre d'art mobile et permanente de la Ville de Sherbrooke.