Les porte-paroles de la direction du CIUSSS DE L'Estrie CHUS se défendent d'avoir attendu douze heures avant de contacter les policiers, à la suite d'une altercation qui s'est avérée mortelle entre deux septuagénaires au pavillon Argyll du CSSS Institut universitaire de gériatrie de Sherbrooke.
Est-ce que les deux hommes impliqués dans cette altercation, dont la victime de 74 ans, étaient identifiés comme dangereux? De quelle façon est décédée la victime? Comment peut-on expliquer qu'on a jugé inutile d'appeler les policiers au cours des heures qui ont suivi l'incident? Quelles sont les procédures à appliquer dans de telles circonstances?
En point de presse, ce matin, la direction n'a pas voulu expliquer les circonstances entourant la mort d'un résident du centre d'hébergement Argyll, lundi soir, évoquant l'enquête en cours. Pour le moment, ce que l'on connait des circonstances entourant cette mort, c'est qu'une dispute entre deux résidents d'une unité spécifique au pavillon Argyll a éclaté vers 22 heures, lundi. Au cours de l'altercation, l'un deux est décédé. Il avait 74 ans.
L'équipe sur place a toutefois mis 12 heures avant de contacter les policiers. Questionnée sur ce délai, la direction répond que l'équipe en place a jugé qu'il n'était pas nécessaire de contacter les policiers.
«Nous avons un protocole d'intervention, mais il est très rare que nous nous retrouvons dans une situation judiciarisée, indique Sylvie Moreault, directrice du programme de soutien à l'autonomie des personnes âgées du CIUSSS de l'Estrie-CHUS. Les employés ont donc eu le réflexe de faire dans les règles de l'art tout le processus clinique de soutien aux proches et aux résidents, mais ils ont eu moins le réflexe d'aller vers le volet judiciaire.»
La direction se défend d'avoir tenté de minimiser la situation. «Ce n'était pas dans un aspect de cacher quoi que ce soit. Le lendemain, certaines personnes mises aux faits ont vu qu'il était évident que la police devait être impliquée» , souligne Mme Moreault.
Les autorités médicales jugent que le pavillon Argyll a les ressources nécessaires pour bien répondre aux besoins des patients. On insiste cependant sur le fait que les deux hommes impliqués se trouvaient dans une des unités spécifiques du centre, dans lesquelles on retrouve des patients souffrant d'Alzheimer ou troubles du comportement.
L'enquête policière se poursuit. Une enquête interne a aussi été ouverte.