Deux étudiants du Cégep de Sherbrooke espèrent donner un bon coup de main aux apiculteurs de la région par leur projet de fin d'études en Technologie de systèmes ordinés. Leur idée consiste en un système de surveillance à distance des ruches par transfert de données cellulaires, et produit à un coût bien inférieur à la technologie actuellement disponible sur le marché.
Emmanuel Lambert, 24 ans, est originaire de Wotton et occupe ses étés à prendre soin des abeilles depuis qu'il a 14 ans. Samuel Delage est quant à lui âgé de 20 ans et originaire de Magog. Les deux étudiants termineront au cours des prochaines semaines leur cours technique.
En tout, ils auront mis huit mois à développer et à fabriquer leur prototype de système de surveillance à distance. Ils comptent bien commercialiser leur produit et l'offrir aux apiculteurs de la région à un coût inférieur à la technologie actuellement sur le marché.
Comment ça fonctionne?
« Une balance est placée sous la ruche et son poids est transmis par données cellulaires à un site web. Si par exemple, le poids chute drastiquement, c'est que la ruche est peut-être tombée ou encore, volée. Les apiculteurs ont un portrait de leurs ruches, mais sans avoir à se déplacer », explique Emmanuel.
Deux autres mesures permettront de mieux connaître l'évolution du travail des petites bêtes ailées : la température de la ruche, qui indique l'état de santé des abeilles, de même que le taux d'humidité, qui permet de savoir si le miel est prêt à être récolté.
Éventuellement, d'autres fonctions, telle la géolocalisation, pourraient être ajoutées au système et permettre de pousser encore plus loin l'analyse des ruches à distance, affirment les deux jeunes hommes.
Une solution plus abordable
« Ce qui distingue le projet d'Emmanuel et de Samuel, c'est qu'ils répondent à un besoin très d'actualité, notamment en raison de l'important vol de ruches à Saint-Valère, affirme leur enseignant, Benoît Beaulieu. Ce qui rend ce projet intéressant maintenant, c'est l'utilisation des données cellulaires, une nouvelle technologie qu'ils ont dû approfondir par eux-mêmes puisque nous ne l'enseignons pas. »
Les deux jeunes hommes estiment le prix de vente de leurs premiers systèmes à 500 $ par unité, comparativement à une technologie à plusieurs milliers de dollars.
« Ce qui existe sur le marché est beaucoup trop cher pour les petits producteurs et n'est accessible qu'aux grandes productions, souligne M. Beaulieu. En ajoutant à leur projet un système de géolocalisation, les voleurs pourraient trouver bien embêtant de voler des ruches! »
Le projet d'Emmanuel et de Samuel aura déjà retenu l'attention puisqu'ils ont remporté le prix collégial individuel ou petit groupe du volet régional du Défi OSEntreprendre et la première position du concours provincial Crée ta ville, volet TECHNO, au Cégep Gérald-Godin de Montréal.
Prochaine étape? La commercialisation. Gageons qu'ils sauront susciter l'intérêt des investisseurs!
