La grève générale illimitée dans l'industrie de la construction a débuté ce matin et Sherbrooke ne fait pas exception. L'APCHQ déplore la situation et critique sévèrement la stratégie de l'Alliance syndicale.
Le vice-président Développement stratégique et Communications de l'APCHQ, François-William Simard, critique sévèrement la façon de faire de l'Alliance syndicale.
«Depuis le tout début, les actions de l'Alliance syndicale ont été menées avec un seul objectif: pouvoir déclencher la grève le plus rapidement possible, indique François-William Simard, vice-président Développement stratégique et Communications de l'APCHQ. La grève générale illimitée aura de lourdes conséquences sur l'économie du Québec, alors que chaque jour de grève représentera une perte de 45 millions de dollars. De plus, des impacts sur la livraison des projets de construction neuve ou de rénovation sont malheureusement à craindre pour les citoyens du Québec.»
En Estrie, le directeur général de l'APCHQ Sylvain Mathieu précise que les négociations allaient pourtant dans le bon sens. «Nous étions tout près d'une entente, mais on s'est fait ramasser par la barre et maintenant on ferme nos chantiers.»
Si on espère un climat pacifique, M. Mathieu souligne tout de même que les travailleurs (qui s'étaient pratiquement tous rendu au travail ce matin) ont été fortement invités à quitter les chantiers.
«Sur les chantiers résidentiels, tout le monde est entré au travail, mais à partir de 10h, des personnes de l'Alliance syndicale ont commencé à débarquer sur les chantiers. Jusqu'à présent, selon les échos que j'ai eu, on ne menaçait pas les travailleurs en tant que tel. Mais les syndicats sont supposés de rester sur la voie publique et ne pas déranger les travaux, mais ce n'est pas ce qu'ils font. Ils se rendent sur les chantiers et demandent aux gens d'arrêter de travailler.»
Et est-ce que les travailleurs obtempèrent à la demande? «Oui, répond M. Mathieu. Jusqu'à présent, les gens ont quitté et n'ont pas résisté. En fait, si les gens résistent, c'est là que la situation peut se corser et tourner au vinaigre. Pour le moment tout va bien, mais on est au tout début de la grève.»
À quelques semaines du premier juillet, on ne sait pas si la situation pourra se régler rapidement. «Le litige se situe au niveau de la table du secteur commercial institutionnel, mais la stratégie syndicale, elle, c'est de fermer l'ensemble des secteurs, même si ils sont proches d'une entente avec le secteur résidentiel. C'est dans le but de faire plus de pression sur les négociateurs.»