Le souhait des acteurs économiques de Sherbrooke pourrait se réaliser bientôt. Le gouvernement du Canada annonçait mardi
que les aérodromes dits « non-désignés » pourront dorénavant se doter
d'un service de sécurité, selon un principe de recouvrement des coûts. Une
nouvelle étape de franchie pour l'aéroport de Sherbrooke, qui pourrait accueillir
ses premières liaisons vers les grands centres économiques dans un avenir
rapproché.
Les aéroports « non désignés » sont ceux qui ne
sont pas tenus de procéder à un contrôle des passagers et des bagages. Sur les
200 aéroports offrant des vols commerciaux au Canada, seulement 89 sont
« désignés » pour exercer de tels contrôles, dont l'aéroport
international Pierre-Elliott-Trudeau, à Montréal.
L'idée n'est pas
nouvelle
La Ville de Sherbrooke travaille depuis plusieurs années pour
doter son aéroport d'un service de contrôle et de sécurité. L'objectif n'a
jamais été d'offrir des vols internationaux en partance de Sherbrooke. On
cherche plutôt à pouvoir offrir des liaisons vers les grands centres d'affaires
tels Montréal et Toronto.
« On voulait pouvoir jouer le rôle d'aéroport régional
pour permettre aux gens d'affaires d'avoir accès facilement aux grands centres
économiques, affirme le maire de Sherbrooke, Bernard Sévigny. Les services de
contrôle et de sécurité étaient une condition sine qua non pour les compagnies
aériennes intéressées à transiter par Sherbrooke. »
Une telle offre pourrait également permettre à la
municipalité d'être l'hôte de congrès et de conférences de grande envergure.
En juillet 2013, le maire de Sherbrooke rencontrait la
ministre Lisa Raitt pour lui proposer un projet pilote dans lequel la Ville
assumerait les frais d'un système de sécurité à l'aéroport de Sherbrooke. Deux
ans plus tard, on pourra débuter l'étude des modalités, conditions et
contraintes relatives à une future entente avec l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien (ACSTA).
Le maire de Sherbrooke affirme qu'on réévaluera également les
investissements nécessaires à l'amélioration des infrastructures existantes et qu'on réglera les questions relatives à l'approvisionnement en eau potable, notamment.
Transport Canada ne versera pas un sou pour financer les
services de contrôle des aéroports qui bénéficieront de la nouvelle
règlementation. Ceux-ci devront être entièrement assumés par la municipalité ou
l'organisme qui exploite l'installation, conformément à une entente
contractuelle entre l'exploitant et l'ACSTA.
Ils devront également satisfaire toutes les exigences du Règlement
canadien de 2012 sur la sûreté aérienne.