L'enseignant en univers social à l'école secondaire de la Montée, pavillon Saint-François, Jonathan Douville, est un apiculteur à temps partiel. Chez lui, il a une douzaine de ruches d'abeilles. Cette passion pour le domaine l'a mené avec sa collègue Anne-Marie Bombardier, enseignante en sciences, à créer le projet de La classe ouvrière.
« Je suis un peu l'initiateur du projet, commente Jonathan Douville, l'un des responsables. C'est à travers mes expériences et la fascination aussi d'ouvrir une ruche que j'ai eu cette idée. C'est l'espèce de contact qu'on a avec la nature qui est aussi agréable. C'était naturel de jumeler ça avec l'enseignement. Il y a plusieurs apprentissages qu'on peut faire en lien avec l'environnement. Amener ça à l'école, c'est pour en faire profiter aux élèves le plus possible. Ils sont curieux. »
Le projet de La classe ouvrière est une initiative pédagogique et entrepreneuriale innovante qui permet aux élèves de s'initier aux bases de l'apiculture grâce à l'implantation de deux ruches jusqu'à maintenant - chacune contient 50 000 abeilles - près de l'école de la Montée, pavillon Saint-François, à la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke (CSRS).
« Ce n'est pas un programme comme tel, c'est plus un projet parascolaire dans le sens qu'on met sur pied un comité d'élèves intéressés à donner du temps et à découvrir un peu ce monde-là à différents niveaux, comme M. Douville. Les élèves en sciences vont être en contact de façon plus éducative dans le cadre du cours d'Anne-Marie. De mon côté, ce que je voulais, c'est que ce projet soit le plus rassembleur et inclusif possible. Je cible les élèves du régulier qui n'ont pas nécessairement accès à des sorties ou des activités. »
Transformer des produits
C'est sous la supervision des enseignants Anne-Marie Bombardier et Jonathan Douville que les élèves pourront explorer ce projet, qui vise à les sensibiliser sur l'environnement en mettant l'accent sur le rôle essentiel des abeilles dans la biodiversité en plus de valoriser leur culture entrepreneuriale.
En effet, les élèves auront l'opportunité de confectionner des produits dérivés du miel tels que des baumes à lèvres, des chandelles ou des bonbons. « On aimerait transformer des produits, peut-être même financer des activités ou des voyages avec les revenus qu'on pourrait faire, souligne Jonathan Douville. Un comité d'élèves va siéger au volet entrepreneurial pour élaborer un logo, un dépliant de sensibilisation, etc. »
La classe ouvrière se décline aussi en deux autres volets, soit le volet pédagogique et le volet communautaire. « Avec notre ruche d'observation qui est vitrée, on pourrait la rentrer dans l'école et la présenter aux élèves pour leur expliquer la différence par exemple entre une guêpe et une abeille, poursuit M. Douville. On souhaite aussi sensibiliser le milieu autour de nous dans le quartier est de Sherbrooke pour informer le voisinage de l'arrivée des 100 000 abeilles. Il faut informer les gens pour ne pas qu'ils aient peur. Il y a beaucoup plus de curiosité que de crainte. »
Après plus d'un an de travail, le projet voit finalement le jour cette année, au grand bonheur des deux responsables. « C'est assurément le premier projet de ce type en Estrie », remarque l'enseignant en univers social.