Jouer dans la Ligue nationale avec les Predators de Nashville fait maintenant partie du quotidien de Frédérick Gaudreau. L'ancien des Cantonniers de Magog prend encore le temps cependant de s'arrêter pour réaliser la chance qu'il a de jouer parmi les meilleurs joueurs de la planète.
« Il y a des moments où je m'arrête un peu et je réalise que je suis en train de vivre mon rêve de p'tit gars, a-t-il raconté lorsque rejoint au téléphone ce matin. Souvent, on l'oublie parce que c'est la routine et on est plongé dans cette réalité. Je suis vraiment choyé. »
Cette saison, le joueur de centre natif de Bromont évolue à temps plein avec les Predators de Nashville dans la Ligue nationale. Après plus de 70 matchs de joués chez les professionnels depuis la campagne 2016-2017, Gaudreau confirme que c'est toujours spécial d'embarquer sur la glace avec les meilleurs joueurs au monde.
« Chaque partie est importante et il y a tout le temps une fébrilité, a-t-il souligné. Avant chaque match, il y a cette sensation, c'est excitant! Mais par contre, je suis de plus en plus à l'aise à jouer dans cette ligue-là. Il n'y a plus vraiment de moment où quand je suis sur la glace, je me dis : "oh wow! Je suis dans la Ligue nationale". Quand je joue, je suis plongé dans mon moment. »
Le match de samedi dernier - remporté par les Predators par la marque de 4-1 - a toutefois eu une saveur particulière puisque Frédérick Gaudreau a disputé son premier match au Centre Bell contre l'équipe de son enfance, les Canadiens de Montréal. « Même si habituellement je me concentre sur la tâche que je dois accomplir, là, c'était une autre gamme d'émotions, a-t-il reconnu. J'étais un partisan et je suis né dans cette frénésie-là. Quand j'allais les voir, c'était mon rêve de mettre les pieds un jour sur la glace du Centre Bell. De le faire dans un uniforme de la Ligue nationale, ça a été vraiment spécial; un peu comme jouer son premier match [dans cette ligue]. »
Depuis son arrivée dans le circuit Bettman, le numéro 89 des Predators de Nashville assure s'être bien adapté à cette nouvelle vie. « Ça va très bien; j'arrive à me ramener au moment présent et à ne pas voir trop loin malgré les moments difficiles, a-t-il souligné. Je reste concentré et je m'amuse. La Ligue nationale n'est pas un monde Cendrillon, ça vient avec beaucoup d'adversité et il va toujours y en avoir. Il faut essayer de faire sa place parmi les meilleurs. »
« Notre équipe veut vraiment aller chercher le meilleur de nous-mêmes chaque jour, a-t-il poursuivi. On a établi des standards assez élevés pour notre équipe. »
Le passage bénéfique à Magog
Jamais repêché dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) ou bien dans la Ligue nationale, Frédérick Gaudreau avoue que son passage dans la Ligue de hockey midget AAA du Québec (LHMAAAQ) avec les Cantonniers de Magog a été un point décisif de sa jeune carrière.
«Ça a été que du positif pour moi d'avoir joué à Magog, a commenté l'ancien capitaine de la formation magogoise. C'était vraiment cool d'arriver tous les gars en même temps à la même école et à l'aréna. C'est une des premières fois où tu crées vraiment une famille avec tes coéquipiers. Tous les gars arrivent en pension et c'est nouveau pour tout le monde.»
« On a tous été tellement bien traités et encadrés par le personnel hockey et la haute direction, s'est souvenu celui qui a côtoyé Martin Bernard et Félix Potvin. Les Cantonniers sont une organisation de haute classe. C'est sûr que mon passage m'a vraiment aidé à me développer et à en apprendre sur moi. Tu grandis; tu sors de ta coquille de petit garçon pour devenir de plus en plus un homme. C'est une des premières étapes vers la Ligue nationale. »
Frédérick Gaudreau a subi une blessure importante lors de son passage à Magog, mais selon lui, c'est ce qui lui a permis de se rendre où il est aujourd'hui. « Sans cette blessure-là, je ne serais probablement pas ici aujourd'hui, a-t-il reconnu. C'est bizarre à dire, mais ça m'a rendu plus fort et ça m'a permis de mettre des choses en perspective. C'est une épreuve qui m'a permis de me développer encore plus. »
Le moment présent
Dans la Ligue nationale, il y a beaucoup de talent. Ce qui différencie ceux qui connaîtront une longue carrière de ceux qui ne seront que de passage, c'est la capacité à rester dans le moment présent, estime Frédérick Gaudreau.
« Il y a tellement de choses qui arrivent, c'est une business, a-t-il noté. Il y a des choses qu'on ne contrôle pas. Si tu perds ton énergie à essayer de les contrôler quand tu ne peux pas, c'est là que tu ne montres pas la meilleure version de toi-même. »
Pour la prochaine année, l'athlète de 25 ans souhaite afficher la meilleure version de lui-même dans cet esprit de moment présent et d'amour pour le sport. « Je veux continuer de m'amuser et de faire fi de toutes les choses que je ne contrôle pas. Je veux simplement travailler et continuer de m'améliorer, tout simplement. »
Crédit première photo dans le texte: John Russell/Nashville Predators
Crédit deuxième photo dans le texte: Michael Innes