C'est un fait maintenant attesté : la météo a agi sur notre moral cet été. À Sherbylove, en Estrie, à l'ombre de l'Orford, elle a eu raison en effet de nos humeurs, de nos déplacements, de nos lectures, de nos vacances et activités, voire de nos amours et amitiés !
Quand on passe l'été en ville et qu'on fréquente les corridors du centre-ville, à suivre par exemple les Concerts de la cité ou à animer une émission radiophonique sur une des terrasses les plus courues du quartier, nous y glanons toutes sortes d'informations, des vraies, des vertes et des pas mûres, il va sans dire!
Ce faisant et surtout pour mon bon plaisir, je vous propose cette semaine une chronique « Vus et entendus », qui apporte son lot de rumeurs, de potins, de ragots, de cancans, de légendes urbaines... Avec photos à l'appui, à vous d'en juger, d'en rire ou d'en pleurer...
À la Maison du cinéma, déjà très accueillante, la température a joué sur l'achalandage qui, semble-t-il, a connu une hausse significative en juin et en juillet. Sans compter le film Annabelle qui vient de déclasser au palmarès, après cinq semaines De Père en flic 2, celui-ci et Dunkerque ont eu leur impact plus que positif sur les cinéphiles, foi d'Alexandre Hurtubise, fils du propriétaire et président de l'Association des gens d'affaires du centre-ville.
Le même phénomène s'est produit au Musée des beaux-arts de Sherbrooke. Selon Cécile Gélinas, la directrice générale, le mois de juin a connu une augmentation d'au moins 16 % par rapport à l'an passé. Au mois de juillet, les visiteurs auront également été aussi nombreux qu'en 2016. Par ailleurs, la publicité gratuite entourant la sculpture vandalisée de David James risque fort d'avoir des incidences positives sur le taux de visites au mois d'août.
En raison de la température, une fois de plus, les ventes de bières au Sherblues & Folk, à la Fête du Lac des nations et à Bouffe ton Centro, entre autres, ont été bien en-deça des prévisions escomptées. Comme il s'agit d'une source de financement importante pour les fêtes et les festivals, les résultats ont déçu les organisateurs. Il en aura été ainsi des pourboires nettement inférieurs pour les généreux bénévoles de ces mêmes événements. C'est dire que la bière va de pair avec la saison chaude.
Chez les tenanciers d'auberges et de gîtes du passant, parmi lesquels l'île de Garde de la rue Prospect, les chambres ont été très occupées depuis la Fête nationale. Ce qui n'est pas nécessairement le cas de l'Auberge du Marquis de Montcalm qui a néanmoins remonté la pente duce en juillet dernier. Dans les deux cas, ce sont des maisons centenaires dont le charme et l'accueil plaisent bien aux clients. Ajoutons également qu'elles prennent racine en plein cœur du centre-ville historique et du trafic culturel.
Si dans la balance on considère les sautes d'humeur de Dame nature, on peut en conclure que les Concerts de la cité ont connu une excellente saison. Pour le 30e anniversaire, on dénombre ainsi plus de 30 000 personnes qui ont profité de ces spectacles en plein air, soit à la Place de la cité, au Carré Strathcona, et au Théâtre Granada ou au Loubards, par temps maussade.
Parmi les coups de cœur du public, toute série confondue, la palme est allée à la formation The Brooks, au Montréal Guitare Trio, à Dead Obies, puis à Busty and the Bass et à Rox Del qui a rendu avec émotions les musiques à succès des Beatles que l'on retrouve sur son album Love Love Love. L'auteure compositrice et interprète Virginie B. a fait, pour da part, très bonne figure, ayant performé aux principaux événements du printemps et de la saison à Sherbrooke, sa ville natale.
Après avoir délaissé la scène pendant plusieurs années, Paul Shine et ses musiciens, Simon Bergeron, Pierre Desroberts et David Élias, ont performé tous les jeudis de l'été sur la terrasse du East Side Mario's. Si bien que depuis quelques semaines, malgré la fraîche, il est préférable de réserver sa place, entre 18 h 30 et 21 h 30. À noter que Paul Shine compte parmi les invités de la captation du magazine « Arts d'œuvres » le mardi 29 août, en même temps que le trio Boussacc et le très coloré André Thériault qui présente tout en humour les belles chansons de Félix Leclerc.
Bien que les Estriens et les Sherbrookois aient boudé la région cet été, préférant les côtes américaines, du Costa Rica, du Mexique et la Gaspésie où les chauds rayons du soleil ont percé les nuages, les touristes ont été nombreux à se paître d'admiration devant les murales et le jeu des comédiens du Chemin des fresques.
Sans compter les Clinton à North Hatley, ils sont venus du Massachusetts, de Saint-Hyacinthe, de Saint-Jérôme, de Genève en Suisse ou d'Orléans en France pour découvrir les œuvres à ciel ouvert de la ville. Pour certains, dommage que la nouvelle application « Muralis » de Space & Dream n'ait pas utilisé davantage les artistes d'ici pour mettre en valeur leur talent et la richesse de la pépinière qu'il forme, tant en musique qu'en arts visuels, théâtre ou littérature.
En parlant de littérature, celle-ci a été un des loisirs privilégiés des vacanciers. Pour défier la météo, ils ont beaucoup lu et ils ont beaucoup fréquenté les librairies et les bibliothèques. Consacrée à l'achat d'un livre québécois, la journée du 12 août a permis par ailleurs de propulser les ventes de livres. Après quatre ans, cette campagne a dépassé les attentes des promoteurs. Chez nous, elle a favorisé les auteurs sous la bannière des « Archipels francophones » de la quinzième édition des Correspondances d'Eastman, à savoir Dany Laferrière, Abla Farhoud, Robert Lalonde, Michel Rabagliati...
Pour terminer en beauté cette chronique et surtout cette saison, nous entrons confiants dans l'automne déjà à nos portes. Alors que nous préférons enterrer cet été 2017, nous envisageons la rentrée avec bonheur, d'autant que les lancements d'album des musiciens de la région s'annoncent nombreux : Bob Daigneault, Stéphane Longval, Lily K.O.
Sylvie L. Bergeron
Animatrice de l'émission Arts d'oeuvres
Photos dans le texte: Perry Beaton
