Comme elle l'a déjà fait pour les élus de la Ville de Sherbrooke, la Direction de santé publique de l’Estrie souhaite assurer aux Sherbrookois que l'exposition aux radiofréquences, à des niveaux inférieurs aux normes actuelles émises par la Commission internationale de protection contre les rayonnements non-ionisants, ne pose pas de problème pour la santé.
Elle est appuyée par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Santé Canada, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) et par la Régie de l'Énergie.
Dans l'état actuel des connaissances, la DSP Estrie considère que les compteurs intelligents, qui émettent de basses radiofréquences, ne présentent pas de risque pour la santé de la population incluant les jeunes enfants et les femmes enceintes.
De quelle exposition parlons-nous?
Au Canada, comme dans la plupart des pays industrialisés, la norme d'exposition à ces fréquences, pour la population générale, se base sur l'intensité (ou densité de puissance) des ondes et se situe à 6 000 000 μW/m2. Cette norme est 50 fois plus basse que les intensités provoquant des augmentations de température corporelle, un prérequis pour subir des effets indésirables pour la santé. Les compteurs d'Hydro-Sherbrooke exposent les gens situés à un mètre de la source à environ 2 μW/m². Cette exposition est infime et en plus, elle décroit rapidement dès qu'on s'en éloigne. Notons que plusieurs technologies dégagent des radiofréquences plus intenses que les compteurs de consommation d'électricité. Plus du 2/3 de notre exposition provient des ondes des réseaux de radio, de télévision ou de cellulaire, que l'on possède ces biens ou non. Pour les autres sources, selon l'étude récente de la polytechnique, il y a les micro-ondes (67 000 μW/m²), les téléphones sans fils (90 μW/m²), les routeurs sans fil (300 μW/m²) et l'exposition à un mètre d'un téléphone cellulaire (50 μW/m²). Le coussin de sécurité entre la norme et les mesures d'exposition des citoyens vivant en ville (exposition maximale) demeure amplement suffisant pour assurer la santé de la population malgré l'arrivée des compteurs intelligents qui augmentera l'exposition aux radiofréquences de manière négligeable. Les effets dits biologiques et le cancer
On fait souvent allusion aux effets dits biologiques des radiofréquences. Ces effets font référence, entre autres, à des troubles hormonaux, de rythme cardiaque ou du sommeil. « Il existe de plus en plus d'écrits scientifiques de meilleure qualité qu'avant qui suggèrent que ces effets cliniques ne se produisent pas à des expositions sous les normes d'exposition aux radiofréquences. Conséquemment, les principales organisations de protection de la santé ne jugent pas nécessaire d'abaisser le seuil de protection de leurs normes ni d'émettre de recommandations de précaution face à l'introduction des compteurs à radiofréquences. La précaution, on la retrouve plutôt face à l'usage du téléphone cellulaire, car son intensité et sa proximité au corps humain font en sorte qu'il y a là un possible risque cancérigène, risque non avéré pour l'instant », explique la Dre Isabelle Samson, médecin-conseil à la DSP Estrie.
C'est d'ailleurs à l'usage du téléphone cellulaire que l'American Academy of Pediatrics soumet sa position de prudence, surtout considérant le recours à cette technologie à un âge de plus en plus jeune. L'hypersensibilité électromagnétique
Selon l'OMS et Santé Canada, il n'y a pas de relation de cause à effet entre l'exposition aux radiofréquences et les symptômes rapportés par les personnes qui disent présenter une « hypersensibilité électromagnétique ». Plus précisément, des tests d'exposition réalisés à l'aveugle chez des personnes disant souffrir d'hypersensibilité électromagnétique n'ont pas démontré de concordance entre le moment de l'exposition aux radiofréquences et le moment où les personnes éprouvaient des symptômes. Toutefois, ces symptômes ont une réalité certaine et peuvent être de gravité variable. La Direction de santé publique de l'Estrie croit que quelle que soit la cause de leurs symptômes, ces personnes doivent recevoir l'attention du réseau de la santé.
Pour en savoir davantage sur les radiofréquences et leurs effets sur la santé, consultez l'avis de santé publique du ministère de la Santé et des Services sociaux, Les compteurs d'électricité de nouvelle génération présentent-ils un risque pour la santé?, déposé dans le cadre des audiences de la Régie de l'énergie sur l'installation des compteurs intelligents d'Hydro-Québec.
Source : Isabelle Samson, médecin-conseil à la DSP Estrie