Le Centre d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel de l'Estrie (CALACS de l'Estrie) a déposé à l'Assemblée nationale hier près de 7000 signatures, dont celle de plusieurs jeunes, revendiquant le retour des cours d'éducation à la sexualité dans le programme scolaire.
L'action a été inspirée des revendications de la marche mondiale des femmes 2010. En ce sens, 10 000 autres personnes ont appuyé ces revendications le 17 octobre dernier dans les rues de Rimouski. Le CALACS pose cette action afin d'interpeller le gouvernement en lien avec ses préoccupations quant à l'absence de cours d'éducation à une sexualité saine et aux rapports égalitaires dans le contenu scolaire.
« Depuis 2001, le sujet de la sexualité est devenu un sujet qui doit être traité comme une compétence transversale. Elle doit donc être abordée via toutes les différentes matières du programme scolaire. Il en revient donc à la discrétion de chaque école ou professeur de l'aborder ou non. Se dire que tout le monde va le faire c'est dire que personne ne va le faire! Pourquoi demander à tous les enseignants d'enseigner des valeurs liées à la sexualité? Être enseignant ne signifie pas nécessairement qu'on soit à l'aise de parler ouvertement de sexualité. Ce ne sont pas non plus des spécialistes en la matière. Comment saurons- nous ce qui est transféré à nos jeunes et comment cela est transféré », indique Marjorie Roireau du CALACS.
Depuis 2006 le CALACS effectue des actions concrètes afin que la population se positionne et dégage des pistes d'actions concrètes en regard de l'hyper sexualisation. Le CALACS a tenue une journée de réflexion estrienne sur le phénomène conjointement avec des jeunes et des intervenants du milieu. Lorsqu'outillés, les jeunes sont capables de prendre conscience de l'ampleur de la problématique dans leur environnement et démontrer leur capacité à prendre position.
« Comme intervenantes qui effectuons des animations auprès des jeunes et qui sommes quotidiennement en contact avec des femmes et adolescentes victimes d'agressions à caractère sexuel, nous sommes extrêmement préoccupées. Les jeunes n'ont plus le contenu mais demeurent avec les questions! Où auront-ils l'espace pour parler ouvertement de sexualité? Où iront-ils chercher les réponses? Iront-ils sur Internet? Est-ce qu'il s'agit de ce que l'on veut pour nos jeunes? Est-ce le choix de société que nous voulons faire? », ajoute Mme Roireau.
Tant que le gouvernement ne proposera pas de mesures concrètes, établies dans le temps sur l'actualisation du retour des cours d'éducation à la sexualité, le CALACS continuera d'amasser des signatures et de les déposer à l'Assemblée nationale. Il y a une urgence d'agir, car les jeunes continuent de grandir et de se nourrir de fausses idées de la sexualité.
Source : Marjorie Roireau (CALACS de l'Estrie)