Journal Le Haut-Saint-François |
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JOURNAL LE HAUT-SAINT-FRANÇOIS / Actualité
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Mercredi, 3 décembre 2014
Blandine Soulmana et les proches aidants
Dans l'optique de la Semaine des proches aidants, France Lebrun, directrice du Centre d'action bénévole (CAB) du Haut-Saint-François, a invité Blandine Soulmana, conférencière, à rencontrer ces personnes qui consacrent du temps à leurs parents malades ou handicapés. Mme Lebrun souhaitait qu'elle les convainque de prendre soin d'eux-mêmes, de ne pas s'oublier afin d'éviter l'épuisement, la dépression qui les rendraient inaptes à poursuivre leur travail. Réunis au Manoir de l'EAU VIVE, les invités ont profité de son témoignage.
Le vécu invraisemblable de Mme Soulmana lui a inspiré des conseils qu'elle transmet à « celles et ceux qui souhaitent améliorer leur capacité et leur efficacité lorsqu'elles ou ils aident une personne dans le besoin », annonçait l'invitation qui leur a été lancée. Ce message, repris par le CAB, apparaît dans la dernière édition du Journal Le Haut-Saint-François. Au titre de proche aidant, explique Mme Soulmana, la personne peut adopter une attitude de miroir ou d'éponge. Miroir, son comportement reflète l'empathie, le désir de rendre service, de se mettre à l'écoute des besoins de l'aidé. L'éponge, pour sa part, donne aussi des soins de qualité. Toutefois, son but est intéressé. Ce bénévole s'attend à un retour, à un dédommagement qui peut prendre toutes sortes de formes.
La bonne fée, l'image est éloquente, se dévoue corps et âme au bien-être de son parent jusqu'à l'épuisement. Elle s'oublie pour se consacrer exclusivement à l'autre. Le vampire, au contraire, tout en en prenant bien soin, tout en étant généreux, tout en se donnant sans compter, développera un ascendant qui, à la longue, influencera la santé du malade.
Dans tous les cas, les propos de la conférencière favorisent l'introspection, l'évaluation de la façon dont l'aidant se comporte avec la personne malade et des conséquences sur sa propre qualité de vie. « Il est important de mettre ses limites, afin de protéger son espace de vie; parfois, il est bon de s'arrêter, faire le point, reprendre son souffle et ainsi mieux transfuser du bien-être aux personnes que l'on désire aider », démontre Mme Soulmana lors de son entretien.
Quand il est trop tard, quand l'épuisement ou la dépression frappe, il faut en parler, il faut chercher les personnes qui peuvent aider. Dans la MRC, rappelle Mme Lebrun, le CAB est doté d'une belle équipe formée pour épauler leur travail. « C'est dans les nuits les plus sombres qu'on voit le plus d'étoiles », fait-elle remarquer. « Il y a des solutions, il faut demander de l'aide, du support en se référant aux services du CAB », mentionne-t-elle. Mme Soulmana, originaire d'Algérie, en a subi de la maltraitance. Malgré le fait qu'elle ait été le pilier de sa famille dès l'enfance, sa responsabilité n'était pas reconnue. À 9 ans, elle quitte la maison parce que le nouveau conjoint de sa mère est violent et qu'elle craint les conséquences de ses sévices. Elle avoue qu'à cette étape de sa vie, elle n'a pas demandé d'aide. Aujourd'hui, une partie de son message porte sur l'importance d'en parler à des personnes de confiance, de dénoncer ces situations avant qu'il ne soit trop tard. À 15 ans, elle se marie. Un fils naît alors qu'elle a 16 ans. Sa belle-famille le lui enlève sur le champ et c'est par hasard qu'ils se retrouvent. Il avait déjà 16 ½ ans.
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