Une soixantaine de membres du Syndicat des travailleurs et travailleuses du papier de East Angus, affiliés à la CSN, ont clairement signifié leur impatience, mercredi passé, en manifestant devant l'entrée de l'usine pour dénoncer la lenteur des présentes négociations et ce qu'ils considèrent l'intransigeance patronale quant à sa volonté d'imposer un gel salarial en prévision de la prochaine convention collective d'une durée de cinq ans.
« Il est temps que le boss réalise que tous les gars sont tannés », de mentionner le président du Syndicat, Éric Huppé. Ce dernier mentionne que les travailleurs ont eu un gel de leur salaire pendant les quatre premières années de la précédente entente et un ajustement de 3,5 % au cours de la dernière année, réparti en deux tranches. « Là, il (partie patronale) annonce un gel pour les cinq prochaines années. On lui a proposé l'IPC pour les cinq prochaines années, il a refusé. On lui a proposé seulement 1 % par année, il a refusé ». La manifestation est survenue au lendemain d'une séance de négociation qui a duré selon M. Huppé seulement dix minutes.
Le précédent contrat de travail des employés d'une durée de cinq ans est échu depuis octobre dernier. Les parties patronales et syndicales se sont rencontrées à une vingtaine de reprises. Tout l'aspect normatif serait réglé selon M. Huppé, il reste le côté monétaire qui pose problème. Le président du Syndicat ajoute que l'employeur souhaite modifier le fonds de prestation en fonds de prestation à cotisation déterminée pour les nouveaux. La partie patronale désire également échelonner le versement du plein salaire des nouveaux venus sur trois ans en versant 80 % la première, 90 % la seconde pour en arriver à 100 % la troisième année. Parmi les gains, les travailleurs obtiendraient le paiement de huit heures additionnelles pour la Fête du jour de l'An et le paiement de la fête de la Confédération.
Interrogé à savoir si d'autres moyens de pression sont prévus, « On commence avec des moyens de pression légers. On ne veut pas briser la communication, mais si le boss continue à ne pas considérer nos demandes, on peut envisager d'autres moyens de pression ». Ce dernier s'est toutefois gardé de prononcer le mot grève générale illimitée.
Nous avons logé un appel au bureau du directeur d'usine Paul Deraîche pour obtenir ses commentaires et il n'avait pas retourné l'appel au moment d'écrire ces lignes.